vendredi 9 septembre 2016

Indécences - Itinéraire d'une dévergondée (17)


 Relire le chapitre 16
Attraits et hésitations



Mi-amusée, mi-perplexe, je quittai la pièce avec un certain empressement, le laissant fredonner ce qui n’était pour moi qu’une sibylline ritournelle. Une fois dans le couloir, je ne savais déjà plus quelle attitude adopter : rejoindre Gildas et Claude, ou regagner directement ma chambre pour me préparer pour la nuit ? Trouvant cette dernière solution quelque peu cavalière, j’optai pour retrouver les deux compères que j’entendais plaisanter dans le salon. Ayant perdu un peu de ma contenance, je longeai le corridor de mes pas entravés par mes cuisses et mes fesses gluantes.

En repassant devant la porte des toilettes ouverte, je m’assis calmement sur le siège après en avoir maladroitement relevé la lunette. La tête reposée sur les mains, pensive, je tentais de reprendre le contrôle de mes idées. Je devinai l’épaisse silhouette de Charles, plus que je ne la vis, passer devant moi. À ce moment, je pris une profonde respiration pour m’aider à chasser les larmes impromptues qui voilaient ma vision ; je me sentais pleinement désorientée : pour la première fois, l’inquiétude me gagnait.

Après quelques minutes passées sur le trône d’aisance, je ne parvins à me libérer que de quelques perles lacrymales. Contrite, je pris la résolution de prendre une douche. Sous l’effet revitalisant de la douce chaleur de la nuée d’eau, mes mains caressantes me débarrassèrent de mes impuretés, éloignant au même rythme mes turpitudes. Pimpante, je passai dans ma chambre pour revêtir une brassière ainsi qu’une culotte aussi inconvenante que mes nouvelles pensées, et c’est avec un audacieux allant que je m’en retournai auprès du surprenant trio.

La pénombre et la fraîcheur du soir avaient pris place dans la demeure. Les trois hommes, revêtus de leurs habits de nuit, semblaient en grande discussion. Ils se turent à mon arrivée et leur attention se porta de manière soutenue sur ma tenue minimaliste qui, je le savais pertinemment, me donnait une apparence bien plus égrillarde que si j’étais nue.

Gildas s’avança dans ma direction. Il me saisit par un poignet et me fit exécuter un tour sur moi-même, effleurant de sa paume libre les rondeurs de mon provocant popotin. Il me plaça face à ses deux amis et abaissa son regard concupiscent sur mon micro‑shorty dont la couture centrale me mettait admirablement en valeur et semblait avoir régénéré sa libido ; j’en avais pour preuve l’intumescence qui tendait son pantalon de pyjama.

— Hum… c’est vraiment mignon tout plein. Vous ne trouvez pas ? se plut-il à prendre à témoin la petite assistance médusée.

Claude, les yeux rivés sur le modelé de mon petit abricot, s’avança et s’accroupit à mes pieds. Les yeux étincelants, les lèvres asséchées, il fit glisser un index dans le léger enfoncement qui marquait la position de mon sexe. En se baissant, l’ouverture sans bouton de son pyjama se mit à bâiller et laissa apparaître les boucles de sa toison intime. À vouloir mieux percevoir le bombement de ma motte, son nez vint effleurer ma cuisse… à moins qu’il recherchât à humer l’effet de mon excitation ?

— Fichtre ! Cette gamine me rend dingue ! (Son doigt caressa une nouvelle fois le moulage de mon pubis). J’ai le pressentiment que je ne vais pas pouvoir beaucoup récupérer, cette nuit.
— Pourquoi ? l’interrogea Gildas.
— Pourquoi ? Quelle question ! C’est que je ne vais pas vouloir dormir seul, pardi ! Enfin… quand je dis dormir, c’est une façon de parler… car je pense que ce sera tout sauf du repos. Et ne me dites pas que vous ne partagez pas mon avis.
— Demandons d’abord à Justine si elle veut bien partager sa chambre…
— Ou venir dans la nôtre ! le coupa Claude.

Je n’osai répondre, mais il était évident que l’acquiescement pour l’une ou l’autre de ces formes d’accommodement devait se lire sur mon visage. Charles paraissait déjà sommeiller. À l’inverse, Claude et Gildas, dont la flamme semblait ravivée, cherchèrent à s’enquérir de quelle manière allait ma préférence. J’optai finalement pour celle qui me parut la plus simple : disposer de ma chambre !

Je retrouvais mon aisance et, avant de les quitter, je leur spécifiai que j’en garderai la porte entrouverte. Puis, après m’être retournée une dernière fois, je leur précisai malicieusement que je dormais nue. Ils se massèrent l’organe de la copulation sans le moindre embarras, une main passée au travers de la fente de leur pantalon de pyjama.

Habits prestement ôtés, je me glissai sous un simple drap, bien suffisant en cette soirée suffocante à bien des égards. Bouillonnante sur ma couche, je résistai difficilement à la tentation de l’onanisme pour calmer la fièvre qui s’ajoutait à la moiteur de la nuit.

Je voulus lutter contre le sommeil, cherchant à distinguer les mouvements de chacun de mes fervents adorateurs. Lequel viendrait me solliciter le premier ? Qui me demanderait telle ou telle « faveur » ? Viendraient-ils seuls, ou désireraient-ils s’amuser ensemble ? De mon côté, cette dernière solution avait ma préférence…


□□□


J’étais nue dans l’immense chambre sans autre ornement qu’un immense lit placé au beau milieu de la pièce. Envahie par une sourde angoisse, je vis une silhouette se découper dans la pénombre. En se rapprochant, elle dessina le contour d’une forme vaguement simiesque. Une femme se révéla comme par enchantement à mon côté et m’obligea à me présenter face à la forme qui avait à présent une allure plus humaine.

Impassible, elle chercha à me rassurer :

— Ce n’est rien, susurra-t-elle, il faut juste que tu le laisses faire.

La large carrure s’approcha encore. Elle se pencha pour observer mon entrejambe et, après avoir émis un grognement sourd, me poussa sans plus de délicatesse pour me forcer à m’allonger sur la couche. Me surmontant de sa forte stature, seuls ses attributs mâles émergeaient de l’épaisseur des poils qui recouvraient tout son corps. Une généreuse paire de testicules glabres faisait le pendant d’un pénis indécemment dilaté.

Des mains invisibles m’ouvrirent délicatement, mais fermement, pour exposer les ourlets de ma féminité à l’anthropomorphe grimaçant. À la vue de ma chair intime, son pénis se cabra et le gland d’un rose incarnat qui le chapeautait cracha une écume blanche qui se répandit en gouttes tièdes sur ma nudité.

Le robuste géniteur se plaça entre mes cuisses, son sexe lançant toujours une abondante série de jets. Goûtant son odorant flux qui retombait jusqu’à ma bouche, je le laissai me posséder sans autre appréhension que d’être fendue par la démesure de son phallus. Il se glissa au plus profond de mon ventre et émit une autre série de grommellements pour me remplir d’une semence épaisse qui giclait hors de ma vulve au rythme de ses mouvements.

Il se retira avec la même vivacité, me laissant béante et ruisselante, puis s’en retourna avec le pénis aussi raide qui éjectait toujours son écume blanche. D’autres femmes cherchèrent à profiter de sa présence en prenant des positions plus que suggestives à son passage, allant jusqu’à lui présenter indécemment leur croupe pour être virilement saillies.

Des rires amusés me parvinrent. D’autres créatures, une main portée devant la bouche, pouffaient de me voir en une telle situation ; d’autres encore agitaient un bras en signe d’assentiment et semblaient envieuses de ma position. La plupart se permettaient des remarques singulièrement osées.
L’une d’entre elles s’approcha, certainement celle qui m’avait abordée à mon arrivée, et me livra un commentaire entrecoupé :

— Tu vois… pas si terrible… juste le laisser faire… une nouvelle arrive, il la lui faut de suite… on y passe toutes…

Tout en me dictant sa pensée, elle me plaça sur le côté et écarta les lèvres de mon vagin de ses doigts pour constater la manière dont j’avais été fertilisée par la lugubre créature. Incapable de la moindre résistance, je ne pouvais émettre que quelques gargouillis, tout en me sentant remuée par les épaules.

— Justine, ça ne va pas ?

Quelle pouvait donc être cette voix qui me susurrait à l’oreille et semblait s’inquiéter de ma flétrissure ?

— Ho ! Ho, Justine, tu cauchemardes ?

Le timbre me sembla familier et plus réel, tout comme le contact sur mon épaule. Reprenant progressivement mes esprits, je me rendis compte que je ne délirais pas…

— Gildas ?
— Oui, ce n’est que moi. Je t’ai entendue depuis le salon ; je voulais juste m’assurer que tu allais bien…

Je me redressai sur les coudes puis me frottai un œil nerveusement, cherchant à sortir de mon engourdissement.

— Pourquoi ? J’ai crié ?

Il me saisit par le bras et s’évertua à me réveiller tout à fait en me secouant légèrement. Puis, se rendant compte que nous parlions haut, il chuchota :

— Crié, non. La porte du couloir était restée entrouverte et il m’avait semblé t’entendre pleurer ou gémir ; j’ai pensé que tu n’allais pas bien et…
— Je crois que j’ai dû faire un rêve, le coupai-je.
— Un cauchemar ?
— Je ne sais plus ; non, je ne crois pas…
— Tu m’as donné l’impression de… de délirer.

Quelques bribes de mon rêve me revenaient, mais je me sentais incapable d’en discerner la réelle teneur. La sensation d’avoir été animalement possédée restait forte et me laissait une agitation que je n’arrivais pas à maîtriser. Voulant m’en soustraire, je cherchai fébrilement l’interrupteur de la lampe de chevet. Sa douce lumière vint aussitôt adoucir ma brumeuse mélancolie… et donna une belle couleur ambrée au torse de mon visiteur nocturne ; sa présence m’apaisa d’emblée.

À présent revêtu d’un pyjacourt, il m’admirait, assis sur le bord de mon lit. De par sa position, une gambette tendue, l’autre repliée sous lui, il me donna à apercevoir par une jambe de son habit bien trop ample un berlingot paré de fils d’or. Il perçut la direction de mon regard, mais ne fit rien d’autre que de m’adresser un sourire plein d’équivoque. Pour mettre fin à cet élusif face-à-face, je portai la main sur sa cuisse dont le chaud et ferme contact augmenta mon impatience.

Lui, en revanche, montra un certain relâchement, au moins dans son attitude. Il fit lentement glisser le drap qui m’enveloppait jusqu’à mon nombril. M’étirant d’aise, je lui laissai toute latitude pour vagabonder sur ma chair nue.

Il vint s’agenouiller à mon côté et se saisit d’un de mes tétons pour le tourmenter entre ses lèvres resserrées ; sa main flâna sur la peau tendre de mon ventre. Je m’abandonnai avec volupté à ses agréables taquineries et entrepris de le tracasser à mon tour en profitant de la découpe judicieusement placée sur le devant de son caleçon. J’engouffrai une main dans l’ouverture dépourvue de boutons et favorablement entrouverte par la distension de son contenu. Au contact de ma convoitise en extension, j’exhalai un long soupir en enserrant fermement l’organe pour l’extraire de sa geôle fibrée.

J’eus quelques difficultés à extirper le sensible ustensile qui se trouvait dans un état de tension bien supérieur à celui qu’exige l’usage ordinaire de la percée. J’assurai ma prise et me positionnai de façon à me retrouver sous l’aine de mon partenaire, les lèvres goulûment tendues vers l’auguste partie de son anatomie.

Il facilita ma capture en se plaçant dans l’axe de mon embouchure et jeta hors du lit le drap qui me recouvrait encore. Il plongea la tête au bas de mon ventre et déploya ma vulve avec les doigts pour plonger sa langue dans l’orifice brûlant que je m’efforçais à lui présenter sous le meilleur angle possible.

Il devina que je peinais à le garder en bouche et, certainement désireux d’être tété, il se redressa et tira sur la ceinture élastique de son vêtement pour lui faire contourner la tige obstinément dressée qui en gênait le passage, puis reprit sa position. Nos effusions de tendresses générèrent maints bruits de succion et de gémissements d’extase. Je désirais à nouveau me repaître de sa liqueur, mais il ne sembla pas partager le même désir. Après m’avoir longuement lutinée, il me demanda de me retourner sur le ventre. « J’ai envie de me finir dans ta chatte, sentir ton cul contre mon ventre… » fut l’expression de son souhait.

Je me plaçai dans la position désirée et le laissai prendre place avec un ravissement non feint entre mes jambes bien écartées. Je sentis la tête de son pénis chercher l’entrée de l’antre du plaisir et je dus me cambrer un peu pour lui en faciliter l’accès. Le gland humide se glissa sans peine dans le sillon bien préparé.

J’étouffais sous son corps pesant, incommodité largement compensée par les lents glissements de son sexe. Ses mains passèrent sous mon abdomen pour me faire relever ma croupe et lui permettre de me prendre plus intensément. En quelques poussées, il fut au plus profond de mon ventre. Son chevauchement s’emballa, et nous n’étions nullement soucieux de préserver le calme environnant pas plus que le sommeil de nos voisins de chambrée. Je me faisais hardiment besogner, et les bruits de nos corps à l’unisson ajoutaient à mon propre plaisir.

Je criais, parfois. Je haletais, souvent. Je suffoquais, régulièrement. Je défaillais, tout le temps. Au milieu d’un impur clapotis, je me faisais hardiment piner, de plus en plus profondément, de plus en bruyamment. Je criais, encore. Il grommelait, indistinctement. Nous nous donnions, sans réserve. Je jouissais, enfin !
Il me donna un violent coup de reins et se crispa pour m’inonder du fruit de notre débauche.

Toujours l’un dans l’autre, nous reprenions lentement notre souffle quand une forme bougea près de nous : c’était Claude. J’éclatai de rire en nous voyant surpris en flagrant délit d’accouplement. Gildas se retira lentement avec un léger bruit d’aspiration et peina à m’enjamber pour descendre du lit. Un sourire en coin, il semblait tout émoustillé d’être surpris en plein coït.
Claude était nu et se masturbait. Il s’approcha, et sans formule de politesse vint tripoter mon popotin pour constater les traces de notre action.

— Je vous entendais jouer depuis ma chambre. Vous m’avez donné une de ces triques ! Je tiens plus, là ! Il faut absolument que j’enfourne, j’peux pas passer toute la nuit sur la béquille…

Je pouffai, le visage enfoui sous un oreiller. Une petite tape sur les fesses me fit aussitôt ravaler mon hilarité. Je me mis cette fois sur le dos, bien ouverte en travers du lit, ravie d’être à nouveau honorée. Claude, le sexe tendu entre les doigts, vint se coucher sur moi et glissa l’extrémité de son pénis impatient à l’entrée de ma vulve trempée. En une seule poussée lente, il coulissa entre les grandes lèvres et n’eut aucune difficulté à me pénétrer. En appui sur les coudes, il entreprit de me pourfendre par d’amples mouvements du bassin, m’arrachant une mélodieuse plainte.

Je me retrouvai la tête au bord du lit, légèrement inclinée en arrière, le sexe ramolli de Gildas à la hauteur du visage. Profitant pleinement du plaisir que m’apportait la fouille de mon ventre, je ne pus résister à la tentation de me saisir du membre assouvi. Il me sembla froid et gluant.

— Elle aime vraiment le sexe, la petite ! poussa Claude en ahanant au-dessus de moi.
— Je crois que… a trouvé… perle rare, bredouilla Gildas en se laissant triturer.

Claude accéléra ses va-et-vient, s’époumonant de plus belle. Je me sentais fondre sous l’excitante perception de ses testicules qui me battaient le périnée.

— Argh ! Je suis sec, je n’arrive pas à jouir !

Il prit un oreiller, le plaça sous mes reins pour me soulever et se remit à l’ouvrage. Le contact plus profond de son pénis m’emmena une nouvelle fois à la jouissance, suivie sur-le-champ par celle de Claude qui s’effondra sur moi. Il resta planté dans mon ventre, me donnant de temps à autre un petit coup de reins ; je sentais à peine ces légères contractions que j’avais appris à reconnaître lorsque l’homme expulsait sa semence au moment de l’orgasme.

Nous restâmes ainsi couchés l’un sur l’autre jusqu’au retrait naturel de sa virilité terrassée. Il émit un profond soupir et se dégagea pour s’étaler de tout son long à mon côté. Épuisés, les sens assouvis, nous échangeâmes un regard pétillant de malice. Après un court instant de récupération, Claude s’assit sur le rebord de ma couche et porta une œillade appuyée sur mon entrejambe.

— Bon, je crois que l’on a eu notre compte pour cette nuit, chuchota-t-il.

Pour toute réponse, je m’étirai langoureusement et étouffai un bâillement d’un revers de la main tout en le laissant reluquer ma vulve surmenée. Puis, me donnant une petite tape amicale sur l’intérieur d’une cuisse, il se releva :

— Au dodo maintenant, il faut reprendre des forces !

Ce n’est qu’à cet instant que je m’aperçus que nous étions seuls. Gildas s’était discrètement éclipsé sans que nous lui ayons porté la moindre attention.

— Non, reste ! ordonnai-je sans réfléchir. Je n’aime pas dormir toute seule.

Mon mensonge était éhonté, mais correspondait parfaitement à l’attente inavouée de mon amant. Avec un vague signe d’épaule qui semblait signifier « pourquoi pas ? », il éteignit la lampe de chevet et nous nous retrouvâmes couchés l’un contre l’autre. De la chambre qui nous faisait face, celle occupée par Charles, un ronflement sonore nous parvenait ; son occupant dormait à poings fermés : il était vain d’attendre qu’il vienne cette fois se rassasier à la fontaine débordante.
Claude se releva et alla fermer délicatement la porte avant de se recoucher. Quelques minutes s’écoulèrent avant qu’il ne m’adresse la parole :

— Alors, Justine, tu n’as aucun regret d’être venue avec nous ?

J’avais effectivement un regret : celui de ne pas les avoir connus plus tôt ! Mais je me gardai bien de le révéler, non par pudeur, mais ma réserve naturelle restait de mise même dans ce genre de circonstance. Je me contentai de lui apporter une simple négation dont il ne voulut nullement se satisfaire. Il chercha indéniablement à en savoir plus :

— Pourtant, mignonne comme tu es, tu pourrais te trouver bien mieux que des vieux ventripotents comme nous.
— Hum… peut-être…

Ma réponse restait évasive, mais je me sentais incapable de lui expliquer que je ne ressentais aucune affinité avec les gens de mon âge, surtout en manière de sexualité. À titre personnel, j’en appréhendais la réalité qu’avec difficulté, mettant ma ferveur pour les hommes mâtures au compte de mon initiation à la sensualité par un homme qui avait l’âge d’être mon père.

— Tu aimerais que l’on se revoie ?
— Oui, bien sûr ! m’empressai-je de lui répondre avec un peu plus de vivacité que je ne l’aurais désiré.
— Avec Gildas, je veux dire. Je pense que Charles n’est pas trop intéressé.

J’ignorai cette dernière remarque et fis un effort pour poursuivre notre discussion :

— C’est agréable, ici ; on est vraiment tranquille…
— Tu n’aimerais pas bouger un peu ?
— Comment ça ?
— J’sais pas, disons… t’amuser en extérieur ?
— Je ne comprends pas…
— C’est pas facile à expliquer, mais… ne le prends pas mal… j’ai pensé que tu aimais te montrer… enfin, je veux dire… ça ne semble pas te déranger de te mettre nue devant nous, alors…
— Alors, tu penses que je pourrais le faire devant d’autres personnes ?
— Disons que… oui, c’est un peu ça.
— Toi, tu as déjà une idée en tête !
— Il faudrait en discuter avec Gildas, mais tu n’aimerais pas te montrer devant des inconnus, comme ça… au hasard ? Je m’étais dit que ça devrait te stimuler.

Je pris quelques secondes de réflexion et, bien que cette idée ne m’eût pas effleurée, je la trouvai assez séduisante.

— En fait, tu aimerais seulement que je m’exhibe, ou tu veux dire que vous me… je devrais aussi…
— Du sexe avec des hommes rencontrés au hasard, oui. Mais seulement si tu le désires… Des routiers, par exemple ; ils sont souvent loin de leurs femmes. En manque… enfin, tu me comprends. On t’organiserait des rencontres… mais ce n’est qu’une suggestion ; on pourrait trouver d’autres… amusements.
— Pfou ! On verra, je suis fatiguée, là ; je n’ai plus les idées vraiment claires. On pourrait en discuter par mail ?

Ce genre d’« amusement » fut effectivement largement discuté par d’incessants échanges de mails entre nous trois, Charles étant exclu du projet. Il ne nous fallut qu’une quinzaine pour nous retrouver. Ma réserve naturelle allait reculer d’un pas de géant, cette fois.

Auteure : Inanna
Lisez la suite

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire