jeudi 5 janvier 2017

1944 : opérations très spéciales (7)

Relire le chapitre 6


SIXIÈME OPÉRATION – 1/3


Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944


L’équipe est de nouveau au complet : Elisabeth, Ralph, la colonelle Thorp et moi. La guerre avance à grands pas. Nos troupes avancent sans cesse. L’opération Market Garden, à Arnhem, est terminée. Ce ne fut pas le succès escompté ; beaucoup de morts et peu de victoires. L’état-major n’a pas tenu compte de la dernière information que nous avons envoyée et il y a eu un massacre.

Nous sommes arrivés il y a quelques heures dans la ville de Trondheim. Notre mission est simple : saboter le super cuirassé Tirpitz, fleuron de la flotte de guerre nazie.

La Royal Air Force essaie depuis 1942 de le couler ; cette année, en avril, un bombardement l’a sérieusement inquiété, mais il est toujours là. Telle une forteresse, immuable depuis des mois, il semble indestructible. Les Allemands l’on amené là, sur un haut-fond, pour que même dans le cas où il serait gravement touché, il se pose simplement au fond et reste une forteresse imprenable. Il ne sort pas du fjord ; depuis le début de la guerre, les nazis redoutent que nos sous-marins ne le coulent. Il est protégé par des filets anti sous-marins (on a aussi essayé ça) et des écrans de fumée. La Flak est évidement présente partout autour du fjord. Bref, mission compliquée, d’autant que ne sont admis à bord que les personnels artilleurs et quelques techniciens. Nous devrons donc soit nous introduire en douce à son bord, soit y être admis ; et sur ce deuxième thème, notre colonelle a une idée diabolique.

C’est donc en uniforme de colonelle SS que mademoiselle Thorp se rend à l’état-major de l’Oberbefehlshaber (grand-amiral) Dönitz, commandant en chef de la Kriegsmarine et proche d’Hitler. Comme il a en charge la défense de la partie marine du nord de l’Europe, son QG se trouve actuellement dans cette petite ville de Norvège.

Elle y arrive accompagnée comme il se doit de son aide de camp, Ralph, renommé Hans pour l’occasion. Elle se dit porteuse d’un ordre secret pour le grand amiral. L’homme est connu pour son implication dans le parti nazi et son élan démesuré pour les belles blondes. Notre colonelle blonde en uniforme d’officier SS devrait évidement lui plaire. Elisabeth et moi avons pour ordre de passer pour des civils norvégiens refugiés sous l’aile rassurante du Reich.

Nous profitons donc de cette petite ville de pêcheurs en ce mois de novembre ensoleillé ; nous essayons surtout de répertorier les cibles pour nos pilotes qui devraient bientôt retenter de couler ce super vaisseau. Elisabeth doit aussi trouver un officier de bord, Roettre Kans et le séduire pour tenter une autre approche. Quant à moi, je vais essayer de me faufiler dans la population des prostituées du port pour y glaner des informations. Voici nos rôles bien définis.



Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944, 19 h
Colonelle Thorp


Arborant un uniforme d’officier SS noir et argent, la blonde s’avance vers l’Oberbefehlshaber en faisant balancer sa croupe comme elle sait si bien le faire. L’homme, interpellé par cette apparition, ne la quitte pas des yeux. Qui est-elle, et que vient-elle faire si loin de Berlin ? Et surtout, pourquoi cette si divine créature se présente-t-elle devant lui avec cet air étrange, mélange d’autorité et de salacité ? Cela, il n’en sait absolument rien ; son officier d’intendance lui a simplement annoncé qu’elle venait tout droit de Berlin avec un pli secret du Führer à son attention. Même si les communications radio ou téléphoniques sont peu sûres, pourquoi envoyer un lieutenant de la SS pour le porter ? Les idées du grand-amiral sont embrouillées ; cela fait presqu’un mois qu’il n’a pas dormi son saoul, trop occupé à maintenir les lignes d’approvisionnement marine en mer du Nord, et cette femme est si… si… si belle dans sa tenue noire !

Elle le salue de la manière la plus académique qui soit, tendant son bras bien droit et criant presque son « Heil Hitler » avec enthousiasme. Elle lui tend alors un pli aux armes du Reich. L’Oberbefehlshaber l’ouvre vite et en lit le contenu. La plume est bien celle de leur guide à tous. Il y dit simplement que s’il devait lui arriver malheur, il nomme le grand-amiral Dönitz comme successeur (ndlr : véridique). Un large sourire éclaire alors le visage de l’officier de marine : enfin le « patron » le reconnaît comme l’un des piliers du parti et de l’empire. Il s’enhardit à interroger la belle demoiselle blonde.

— Ne me dites pas que vous êtes venue de Berlin simplement pour me donner ce pli ? Quelle autre mission le Führer vous a-t-il confiée ?

Prenant une pose un peu plus détendue, elle lui annonce :

— Je dois vérifier l’état de nos défenses sur la côte et m’assurer de votre « bien-être » ; ordre du Führer lui-même.

L’homme de 55 ans semble surpris par la deuxième mission, mais il réagit rapidement :

— Nous irons inspecter ce que vous souhaiterez dès demain. Et pour ce qui est de mon… « bien-être », nous pouvons d’ores et déjà nous en occuper maintenant, dans ce bureau.

La belle blonde n’attend pas plus pour se « mettre au travail » ; elle déboutonne la veste de son uniforme, dévoilant à son partenaire une poitrine nue et libre sous le tissu noir, et fait rapidement glisser sa jupe à ses pieds. C’est en petite tenue qu’elle se retrouve sous les yeux étonnés de Karl Dönitz, qui n’est pas insensible au charme de sa visiteuse. Elle avance vers lui, roulant des hanches et léchant sa lèvre avec un air de gourmandise.

— Vous venez de la Reichschule SS ?
— En effet ; j’étais dans cette école, puis j’ai occupé le poste de Lagerführerin (chef de camp) à Plaszów.

Impressionné, le grand-amiral ajoute :

— Vous êtes donc une fervente nazie, dévouée à la cause et au bien-être de vos camarades.

À demi nue, elle continue d’avancer et empoigne le sexe de l’Oberbefehlshaber à pleine main à travers le pantalon, constatant une belle érection. L’homme ne dit plus rien, et c’est dans un silence absolu qu’elle s’agenouille aux pieds de l’homme et entreprend d’ouvrir sa braguette pour en sortir un sexe déjà dur. Toujours sans un bruit, elle embouche l’engin et commence à le sucer goulûment. Mais l’homme est resté éloigné des femmes depuis fort longtemps, et son poste ne le lui laisse pas beaucoup de temps ; c’est pourquoi, après seulement quelques secondes du traitement offert par la divine blonde, le grand-amiral lâche sa semence dans la bouche de sa visiteuse SS. À peine a-t-il terminé de jouir qu’il range ses outils et, reprenant l’air suffisant d’un officier de son rang, il lance à sa partenaire encore à genoux :

— Bien. Le Führer a bien choisi son messager, et vous avez fait votre devoir de femme. Voici votre laissez-passer pour visiter nos défenses. Ne perdez pas de temps ; le Tirpitz a subi sa dernière attaque en avril : il résistera. Informez le haut commandement que je suis au meilleur de ma forme que je tiendrai mon rang.

Heureuse, le faux lieutenant de la SS quitte le bureau après avoir enfilé son uniforme, retrouvé un semblant de dignité et salué le brave Oberbefehlshaber qui ne restera pas dans son souvenir comme un amant, mais plutôt comme un éjaculateur précoce. Heureuse parce qu’elle a obtenu ce qu’elle souhaitait : ce laissez-passer en bonne et due forme, et ce grâce à un vrai courrier du Führer intercepté il y a quelques jours. Heureuse aussi de ne pas avoir dû faire plus que cette petite fellation à cet homme qu’elle hait plus que tout et qu’elle aurait préféré abattre purement et simplement.

Cependant, et en attendant de pouvoir monter à bord du Tirpitz, ce super navire, elle a besoin d’un petit remontant ; et Ralph devrait faire l’affaire...



Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944, 19 h
Uriel Blanke (Franck)


C’est ainsi que je me nomme ; enfin, c’est mon identité pour cette mission. Elisabeth est partie séduire le grand-amiral, et moi je dois passer pour un marin norvégien sans bateau et en errance dans ce port à la recherche de boulot et aussi d’une pute.

Pour les prostituées, pas de grandes difficultés : elles s’exposent, comme dans toutes les villes portuaires, sur les trottoirs de la grande rue, à la lumière des lampadaires, leurs maquillages outranciers et leurs tenues provocantes ne permettant pas de se tromper sur leur profession. L’idée, c’est d’en trouver une bavarde, qui a du succès auprès des matelots du Tirpitz. Donc soit une jeune et plus jolie que les autres, soit une plus expérimentée. N’ayant que peu de temps pour me décider et aucun autre moyen de faire un choix raisonné, j’erre dans la rue, cherchant du regard quelle fille pourrait être appréciée.

Mon errance m’amène vers l’un des bars de marins les plus fréquentés de la ville. À l’extérieur une fille se fait siffler, courtiser, des mains baladeuses viennent régulièrement lui caresser les flancs, mais elle renvoie les hommes les uns après les autres. L’un des éconduits lui lance en passant près de moi :

— Hé, bêcheuse, t’es qu’une pute : c’est grâce à nos bites que tu vis !

Et elle de lui répondre :

— La tienne est trop nauséabonde : je préfère attendre un beau gars que de bouffer grâce à la tienne.

L’homme aviné ne semble pas apprécier la rebuffade de la dame et tourne les talons pour retourner près d’elle. Il avance, le bras tendu vers l’arrière, prêt à la frapper. Il doit peser cent bons kilos, et la gifle qu’il lui assène la projette au sol. Il semble furieux et va pour frapper une nouvelle fois la femme au sol. J’attrape son bras et lui colle mon poing en pleine face. J’ai frappé fort, et j’entends craquer les os sous mes doigts. L’homme s’effondre immédiatement. Je le tire par le bras dans l’ombre de la ruelle avoisinante pour ne pas alerter les autres marins ou la police. Une fois le corps dans le recoin sombre, je m’avance vers la jeune femme. Son nez saigne, ses genoux meurtris sont ensanglantés et sa tenue déchirée. Même si elle fait le trottoir, elle est bien vêtue, et elle dénote un peu avec les autres putes de la rue.
Je l’aide à se relever ; elle me dit alors :

— Il ne faut pas rester là : c’est un marin du Tirpitz, on va se faire arrêter.
— Attendez-moi là un instant.

Je me retourne vers la zone d’ombre et entreprends de retirer sa tenue au matelot. L’uniforme sera un peu grand pour moi, mais je dois pouvoir en faire quelque chose. Je la rejoins avec l’uniforme de l’homme sous le bras, et devant sa mine interrogative je lui explique :

— Ils mettront sûrement plus longtemps à reconnaître un marin allemand s’ils le retrouvent. En attendant, nous serons loin.



Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944, 19 h 30
Elisabeth et Roettre Kans


Elisa, quant à elle, doit retrouver dans cette bourgade – devenue ville de garnison – un officier de bord en charge de l’artillerie de Tirpitz. Pas simple quand on sait qu’elle est fort connue des Allemands pour son passé d’artiste et qu’il est possible qu’elle soit recherchée pour de multiples tentatives de meurtre sur le général von Vrykolakas et pour évasion. Mais elle n’en a cure : elle est obnubilée par sa mission et sa soif de vengeance à l’encontre du Reich.

Un fichu noué sur le crâne et un imper gris informe cachent aux yeux de tous quelle belle femme elle est. Elle avance dans les rues d’un pas déterminé, comme si elle savait exactement où elle se rendait. Ce n’est pas complètement le cas, mais cette démarche décourage les marins en goguette de l’approcher et évite ainsi qu’elle passe pour l’une de ces prostituées qui arpentent les trottoirs.

Elle sait quand même à peu près où elle va : les officiers se retrouvent dans une gargote du centre-ville, et à cette heure elle pense l’y trouver. Elle ne sait pas encore comment elle va provoquer la rencontre, mais son esprit tourne à plein régime et elle va trouver une solution. Elle réfléchit en marchant, tournant le problème dans tous les sens, quand elle voit l’entrée du club à quelques mètres.

La solution, ça y est, elle l’a. C’est risqué, c’est biscornu, mais elle est prête à tenter le coup : elle va encore jouer de sa notoriété et de sa plastique, souhaitant que les avis de recherche la concernant ne soient pas parvenus jusqu’ici.

Devant l’entrée, elle retire son fichu, son imper, et pousse la porte. À l’accueil, derrière un petit bureau et devant un rideau rouge sang, une jeune femme maquillée à outrance tient la caisse. Un peu surprise de voir entrer une femme dans l’établissement, elle lève un sourcil et se lève pour lui expliquer où elle se trouve, mais Elisabeth la prend de court :

— Mademoiselle Lysa von Tites. Veuillez m’annoncer à l’officier le plus gradé de vos invités.

La jeune femme, déstabilisée, ne dit rien, surprise par cette apparition. Elle écarte le rideau, et s’adressant à un colosse caché derrière la tenture, elle lui fait la commission.

À peine moins d’un minute après, un lieutenant de marine contourne le rideau et s’avance vers elle avec un immense sourire et, la casquette sous le bras, lui offre un baisemain des plus distingués.

— Oberleutnant Kans, Kriegsmarine, Heil Hitler !
— Heil Hitler ! Lysa von Tites, danseuse burlesque venue apporter un peu de réconfort à nos glorieux officiers de la Kriegsmarine.

Son sourire s’est encore élargi. L’invitant à entrer dans le club, il ajoute :

— C’est un immense honneur que vous nous faites ; souhaitez vous aller en loge ?
— Oui, mais je voulais d’abord prendre contact avec un officier qui, je le découvre, est un gentilhomme.

L’officier est bel homme. Une quarantaine d’années ; l’uniforme lui va à ravir, et il semble bien bâti. Un beau brun ténébreux, qui malgré sa présentation fort protocolaire, n’est pas – à ce que l’on sait – un fervent nazi. « Tant mieux, parce que non seulement il va baiser une Juive, mais en plus elle n’a pas envie de le tuer. » se dit Elisa.

Il l’accompagne dans les couloirs peu éclairés en direction de la loge, et malgré la pénombre elle sent son regard sur elle. Son sourire est un peu carnassier, mais il plaît à la jeune femme ; elle lui offre donc son plus beau sourire en attendant de lui offrir plus.

Elisabeth, redevenue pour l’instant Lysa, entre dans la loge et passe quelques minutes à reprendre ses esprits. Le pari est risqué : si un seul des officiers présent est au courant de l’avis de recherche, elle risque gros.

Après avoir fermé la porte, elle cherche dans la pièce quelques accessoires qui pourraient lui servir pour faire son numéro d’effeuillage, prétexte à sa rencontre. Elle n’a rien apporté, et la penderie de ce petit cabaret, plus ou moins improvisée, ne lui fournit que peu de choix. Bon, avec un peu d’imagination elle va leur concocter un numéro simple, efficace, et pourquoi pas un plus osé que ce qui est proposé d’habitude.

Elle choisit rapidement une petite robe noire, très décolletée et courte sur le devant, laissant apparaître son porte-jarretelles et un éventail de dentelle assorti. Elle va garder ses escarpins et se fait une coiffure plus travaillée devant le miroir. Elle ajoute beaucoup de maquillage : du blanc sur le visage, du rose sur les joues, et un rouge très voyant sur les lèvres.
Elle sort de la loge ; son bel officier l’attend dans le couloir. Il l’accompagne derrière le rideau de la scène et lui dit :

— Pourrais-je caresser l’espoir de partager une coupe de champagne français avec vous après votre prestation ?

Avec un sourire, Lysa lui répond :

— Oui, si vous appréciez le numéro.
— Je vais de ce pas demander au pianiste un morceau plus enlevé !

Quelques secondes après, Lysa voit les lumières baisser dans la salle, le projecteur de poursuite se fixer sur la petite scène, le piano s’affoler. Elle pousse le rideau, apparaît aux yeux de tous et commence son numéro d’effeuillage burlesque.



Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944, 20 h
Colonelle Thorp


Avec son grade allemand de Lagerführerin, la colonelle Thorp – pour l’occasion rebaptisée Lorentz – est un officier de la SS à part entière. C’est donc dans ce contexte que l’officier de liaison du grand-amiral l’a invitée à boire un verre dans le petit cabaret réservé aux officiers. Sa surprise est donc totale lorsqu’apparaît sur scène sa camarade Elisabeth en tenue légère. Elle connaît bien la danseuse d’origine allemande et sait combien elle est inventive pour parvenir à ses objectifs ; mais là, elle l’a carrément bluffée.

Cachant sa surprise elle continue sa conversation sans intérêt avec son cavalier d’un soir, cherchant une faille, une ouverture lui permettant de monter à bord du cuirassier sans éveiller de soupçons. Mais la chose n’est pas simple ; Dönitz a donné des ordres : inspection, oui, visite du fleuron de la flotte, non.

Depuis plusieurs minutes son attention se porte sur un officier de marine, très brun et très beau, qui semble subjugué par Lysa. Délaissant son chaperon, elle s’en approche, tente d’engager la conversation, mais l’homme n’a d’yeux que pour le numéro burlesque. Il faut dire pour sa défense que non seulement tous les hommes de la pièce sont comme lui sous le charme, mais qu’en plus Lysa en rajoute beaucoup puisqu’elle vient de se débarrasser de sa culotte en la jetant au visage du beau marin. Ce n’est jamais le cas dans ce type de numéro, mais cela ne semble choquer personne.

— Lagerführerin Lorentz, SS ! salue alors mademoiselle Thorp pour attirer enfin l’attention de ce beau mâle
— Oberleutnant Kans, Kriegsmarine. Excusez mon manque de savoir-vivre, Madame, mais cette Lysa me perturbe au plus haut point.

Enfin tourné vers elle, il ne cache pas son plaisir car la blonde est jolie et elle lui offre son plus joli sourire instantanément.

— Elle est divinement belle… C’est une amie ; si vous le souhaitez, nous pourrons, ensemble, mieux faire connaissance.

L’homme reste sans voix, et alors qu’elle se détourne de lui pour rejoindre son précédent cavalier, il détaille sans vergogne la ligne et les courbes de cette pulpeuse blonde qui vient de lui proposer une rencontre des plus… des plus… étonnantes en ces temps de guerre.



Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944, 21 h
Uriel Blanke (Franck)


Je suis, de loin, la prostituée à qui j’ai sauvé la mise ; elle a accéléré le pas et reste à bonne distance de moi dans les rues pleines de monde. J’ai à peine eu le temps de la regarder tant tout cela s’est passé vite. D’un signe elle m’a fait comprendre de la suivre, ce que j’ai fait, portant sous le bras l’uniforme subtilisé, roulé en boule à l’envers.

Elle entre sous le porche sombre d’un bâtiment délabré, laissant la porte entrouverte. Je m’engouffre à sa suite et monte l’escalier derrière elle. Elle pousse la porte d’un appartement où j’entre précipitamment en fermant le loquet après mon passage. La prostituée se tourne enfin vers moi, souriante. Elle tire sur sa tignasse, et à ma plus grande surprise retire la perruque brune qui couvrait ses cheveux blonds frisés.

— Quel preux chevalier tu fais, Franck !

Je reste abasourdi en découvrant Simone sous ce déguisement.

— Toi ? Mais… je ne savais pas que tu étais sur ce coup toi aussi !
— Je suis arrivée là il y a déjà trois jours, mais les marins ne sont pas causants et pas bien fins.

Je m’assois sur le lit, toujours aussi surpris. Un rapide coup d’œil dans la pièce me permet d’évaluer un peu mieux la situation. Ce n’est qu’une chambre de bonne, chichement meublé, avec un lit, une armoire et un lavabo.

— Tu m’expliques ?

Elle prend le temps de finir de retirer son manteau puis, me regardant par-dessus son épaule, me dit :

— J’essaie comme toi d’en savoir plus. J’ai réussi à voler un bateau, et demain soir je vais poser des charges explosives avec Ralph près des filets anti sous-marins ; l’attaque est pour le 12.

Je comprends mieux sa présence, et surtout sa mission.

— Donne-moi cet uniforme ; je vais le bricoler pour le mettre à ta taille et changer le nom sur la veste.

Je lui tends les pièces de tissu volées à ce marin un peu entreprenant.

— Déshabille-toi pour l’essayer et que je l’ajuste.

Sans un mot, je me débarrasse de mon costume de tissu vert d’eau et me retrouve encore une fois devant la jolie blonde ne portant que mon caleçon de flanelle. Avec un regard amusé et un sourire coquin, Simone s’avance vers moi pour me redonner le pantalon. Au moment où je vais pour m’en saisir, elle le place derrière son dos d’un mouvement vif et se colle contre moi.

— T’es toujours aussi beau, toi, tu sais…
— Simone, on n’a pas le temps de jouer à ça !
— Si, bien sûr, dit-elle en posant ses lèvres sur les miennes.

Je lui rends son baiser, qui s’enflamme rapidement. Et me poussant sur le lit, elle s’allonge sur moi.

— Y’en a pas un qui a su me baiser comme toi à Arnhem !

Ma tête me dit qu’il faut s’occuper de la mission, mais ma queue me dit que c’est de la dame qu’il faut s’occuper. N’écoutant que ma queue (une fois n’est pas coutume), j’entreprends de la débarrasser de son corsage blanc largement échancré, faisant apparaître la naissance de ses petits seins bien ronds. Le soutien-gorge et le chemisier volent à l’autre bout de la pièce, et je suce avidement chacun de ses tétons, déjà bien dressés. Elle lance sa tête en arrière et gémit doucement sous mes caresses.

Mes deux mains dans son dos ne sont pas inactives : j’ai fait descendre la jupe sur sa croupe et entreprends de glisser mes mains sous la culotte de dentelle. J’empoigne ses jolies fesses à pleines mains et pousse vers le haut, de manière à ce que son sexe toujours caché par le tissu vienne frotter sur ma verge tendue, également prisonnière de mon dernier vêtement. N’y tenant plus, elle se redresse et quitte le lit pour enlever ses dernières pièces de tissu. Apparaissant alors entièrement nue et toujours parfaitement épilée, elle retire mon caleçon en vitesse et, avec un air gourmand, elle contemple ma bite dressée et enfin libre.

— Putain, ce que j’en ai envie !

Joignant le geste à la parole, elle remonte sur le lit et, m’enjambant, s’empale directement sur ma queue. Dans un grand soupir elle enfonce l’engin au plus profond d’elle et pose ses mains sur mon torse.

— Je vais te baiser, mon beau soldat...

Elle commence alors à se balancer d’avant en arrière, me gardant fiché jusqu'à la garde dans sa chatte brûlante. La sensation est divine… Ne souhaitant pas la laisser en reste, je me redresse et reprends mes caresses buccales sur ses mamelons. Dans le même temps, ma main droite part caresser son postérieur ; glissant entre ses fesses, je cherche l’entrée de son anus. Elle bascule alors son bassin vers l’arrière pour me faciliter les recherches, et une fois l’un de mes doigts bien planté dans son cul, elle reprend ses mouvements de bassin, profitant ainsi de ces deux pénétrations simultanées.

Je déguste chaque centimètre de sa poitrine, me régalant de la pointe de ses seins tendus. Ma queue est à la fête elle aussi, et il me faut un effort surhumain pour ne pas jouir instantanément de ce qu’elle m’offre. Elle semble sur le point de jouir ; elle se met à monter et à descendre sur mon chibre de plus en plus vite. Je l’accompagne par des coups de bassin afin d’aller encore plus loin en elle. Sa jouissance éclate dans un long râle au moment même où je me laisse aller et expulse une belle quantité de foutre au plus profond de son vagin.
Elle se raidit et s’affale sur mon torse.
Nous restons enlacés quelques minutes tandis que je lui caresse les cheveux doucement.

— J’adore baiser avec toi… me dit elle à l’oreille. Tu es doué, et à l’écoute de mon corps : j’adore ! Ça ne se finira pas par un mariage, mais quand tout sera terminé, j’espère que l’on pourra enfin en profiter.
— Moi aussi j’aime bien, mais je ne suis vraiment pas fait pour la vie de couple. Et si nous reprenions notre mission ?

Auteur : Oshmonek

Lisez la suite bientôt

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